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Le temps du végétal, le temps du vivant… Le temps de l’économie ? – Edito la Muse Avril 2014

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directeur de l'institut INSPIREPar Emmanuel Delannoy, directeur de l'institut INSPIRE

Entre le soleil et nous, elles sont là. A la base de toute chaine alimentaire, elles sont là. A l’origine de toute fonction écologique, elles sont là. Leur contribution aux grands cycles biogéochimiques, notamment ceux de l’eau, du carbone et de l’azote, est déterminante. Leur rôle dans l’homéostasie planétaire, c’est-à-dire dans le maintien des grands équilibres qui permettent le maintien de la vie, est essentielle. Sans elles, nous ne serions pas là, pas plus qu’aucune autre forme de vie animale, consciente ou non. Elles sont le socle de la vie, le socle de la biodiversité, le pilier sur lequel repose tout le reste. Notre agriculture, notre industrie, notre cadre de vie reposent entièrement sur leurs productions, présentes ou passées. Et si c’est leur activité passée qui a permis notre essor et notre prospérité économique actuelle, c’est de notre capacité à vivre et travailler avec elles que dépend notre avenir.

Elles sont les hôtes de ce qui reste peut-être la plus formidable des « inventions » du vivant, depuis son origine il y a 3,8 milliards d’année. Une invention presque impossible à concevoir, tant elle semble contredire les lois de la thermodynamique… du moins à l’échelle de notre planète. Planète qu’elles ont d’ailleurs, par leur action, rendue si singulière. Grâce à cette invention, elles sont capables, à partir d’éléments simples et de la seule lumière du jour, de fabriquer des éléments complexes : des sucres, des protéines, des acides gras. Les constituants de la vie. Elles organisent et structurent la matière, l’enrichissent en information, lui offrant sans cesse de nouvelles potentialités. 

Si elles y parviennent, c’est parce qu’elles ont quelque chose que nous n’avons pas : la photosynthèse. 

Les plantes, les algues, les bactéries photosynthétiques. Nous pouvons compter sur elles. Nous leur devons tout, ou presque : l’air que nous respirons, la couche d’ozone qui nous protège des effets délétères des rayons ultras violets. L’eau que nous buvons a été remontée à la surface des sols, distillée et purifiée par des plantes. Les aliments que nous ingérons, les fibres dont nous nous couvrons, bien des matériaux que nous utilisons, elles en sont à l’origine. Elles synthétisent ou inspirent les molécules avec lesquelles nous nous soignons. Elles captent, concentrent et stockent l’énergie avec laquelle nous nous réchauffons, cuisons nos aliments et même, après quelques centaines de millions d’années de maturation il est vrai, celle que nous brûlons dans les moteurs de nos véhicules.

Ce qui aurait du être leur handicap, l’incapacité de la plupart d’entre elles à se mouvoir, elles en ont fait une force : elles ont inventé la chimie la plus complète, la plus complexe, la plus « plastique » et adaptable du monde vivant. Grâce à cette chimie, elles produisent sur place, avec le peu de ressources dont elles disposent, les substances les plus variées. Elles s’en servent pour communiquer entre elles et avec leurs alliés, insectes, vers, mammifères ou oiseaux. Elles s’en servent pour se protèger de leurs agresseurs, les mêmes ou leurs cousins. Et elles se nourrissent, se soignent et traitent sur place leurs déchets, toujours grâce aux molécules qu’elles synthétisent.

Leur rapport au temps n’est pas le même que le notre. Rythmé par l’alternance du jour et de la nuit et par le cycle des saisons, elles savent s’installer dans la durée. Et c’est ce fait, aussi, leur rapport à l’espace. Elles prennent leur temps, des centaines d’années s’il le faut, pour façonner les sols, les paysages, les écosystèmes. Elles sont les premiers ingénieurs du vivant.

Par leur chimie, par leur rapport au temps et à l’espace, par leurs interactions et leur capacité d’adaptation, elles sont pour nous une source d’inspiration formidable. Une nouvelle économie, une nouvelle agriculture, une nouvelle industrie est en train de naître de notre meilleure compréhension de leur nature, de leurs structures, de leurs substances, de leurs dynamiques, de leurs interactions. De nouvelles stratégies de production et de gestion des ressources, de nouvelles manières de penser l’aménagement du territoire en découlent et s’inventent aujourd’hui. L’économie de l’après pétrole sera celle du végétal. Le temps du végétal, celui du vivant aujourd’hui, sera demain celui de l’économie.

Cette économie existe déjà. Nous vous invitons à la rencontre des chercheurs, des industriels, des agriculteurs, des entrepreneurs qui n’ont pas attendu pour la découvrir, l’inventer, l’expérimenter, la mettre en œuvre et la transmettre.

Le temps de l’économie, le temps du vivant, le temps du végétal : venez rencontrer des témoins, des passeurs, lors des INSPIRations 2014, à Correns, les 12 et 13 septembre.

En savoir plus sur les INSPIRations 2014


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